Archives Auteur: webmaster

Lire et relire

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TLS

 

 

Verse in their sleep

A tapestry of half-forgotten French medieval poets

RICHARD SIEBURTH

acques Darras, who grew up listening to the BBC during the Second World War in a small village near the English Channel, has always identified himself as a poet of the north. As a denizen of the region recently rebaptized Les Hauts-de-France (replacing the former Le Nord, Pas de Calais, Picardie), he has always had his ear cocked to the idioms of the septentrion – not only to his native Picard patois, but also to the accents of English, Welsh, Scots, Northumbrian and American, as his distinguished career as a translator attests. Over the years Darras has provided vivid accounts of Shakespeare’s Sonnets, as well as inspired versions of Blake, Coleridge, Whitman, Pound, Williams, Bunting, MacDiarmid, David Jones, Ted Hughes and Geoffrey Hill. This 500-page anthology of twelfth- and thirteenth-century verse in langue d’oïl represents his latest sortie into translation, a casting of the medieval vernacular poetry of (…)

Lire l’article complet sur le site du Times Literary Suplement (payant)

 

 

 

 

 

 

 

Entretien avec Jacques Darras

 

Jacques Darras est un incessant voyageur à travers l’espace, le temps et la littérature, mais il se meut à l’intérieur de frontières bien précises, la poésie anglaise et américaine qu’il a longtemps enseignée à l’université, la Belgique et la Picardie maritime, son fief d’origine où coule la rivière de la Maye. (…)

 

Lire l’article sur le site de la revue littéraire En attendant Nadeau

L’Embouchure de la Maye de Jacques Darras par Pierre Vinclair

Comme parmi les vacanciers l’été venu, il y a en France des poètes de montagne, tels Nicolas Pesquès ou Olivier Domerg, et des poètes balnéaires. Jacques Darras, qui fait indéniablement partie de ce second groupe, publie L’Embouchure de la Maye dans les vagues de la mer du Nord (Le Castor Astral & In’hui, 2018), la version remaniée d’un volume initialement publié en 1999. C’est le troisième du grand cycle de la Maye, qui compte « huit chants ». Celui-ci, sous-titré « Poème », est composé de dix sections, parfois elles-mêmes composées de plusieurs poèmes. Ce cycle, le poème d’une vie, est décrit par l’auteur comme un projet de « cathédrale » (À l’écoute, p. 44 ; ces entretiens avec Richard Sieburth sont publiés dans la même maison, en même temps) avec un « travail d’architecture » « dissimulé » et « cohérent » (À l’écoute, p. 43). (…)

Lire l’article complet de la revue Sitaudis

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Réécoutez, « Poésie et ainsi de suite » sur France Culture

Réécoutez, « Poésie et ainsi de suite » sur France Culture

La poésie médiévale du Nord, un modèle politique ?

Manou Farine s’est entretenue avec le poète et médiéviste Jacques Darras et la germaniste Danielle Buschinger pour une émission entièrement consacrée à la poésie médiévale en France et en Allemagne.

Réécoutez l’émission

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Lire… découvrir… une interview de « La vie des livres etc »

Lire… découvrir… une interview de « La vie des livres etc »

Jacques Darras et les poètes médiévaux du nord de la France

C’est dans une aventure à la fois essentielle et ambitieuse que s’est lancé le poète, essayiste et traducteur Jacques Darras en entreprenant de « rassembler les textes médiévaux en langue d’oïl les plus remarquables dans un seul et même ouvrage ». Personne avant lui – et il s’en étonne – n’avait pris l’initiative d’étudier dans son ensemble « cette éblouissante littérature médiévale » et de la traduire en français contemporain afin d’en rendre les richesses accessibles au plus grand nombre…

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Jacques Darras lit « Le bestiaire d’amour » de Richard de Fournival, découvrez la vidéo<

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Parutions

Parutions

A l’écoute


Entretiens entre Jacques Darras et Richard Sieburth sur la poésie de langue anglaise et sa traduction. L’anglais est devenue la langue des échanges commerciaux et humains par excellence à travers le monde. Connaît-on pour autant l’anglais si l’on ne sait rien de sa littérature et surtout de sa poésie ? Dans un joyeux entretien avec Richard Sieburth, longtemps professeur de littérature française à New York University (NYU) et traducteur de poésie (Maurice Scève, Louise Labbé, Baudelaire etc…), le poète et traducteur Jacques Darras raconte ce qui l’a détourné d’un parcours classique vers le latin et le grec pour l’amener à découvrir la poésie de langue anglaise. Ou comment un enfant né en pleine deuxième guerre mondiale a pu bénéficier d’une éducation sensible et intellectuelle « libératrice » à la lecture des poètes Whitman, Pound, Olson, Bunting etc…sans pour autant trahir ses propres convictions européennes. (Collection ‘Les Passeurs d’Inuits’)
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L’embouchure de la Maye dans les vagues de la mer du nord

La fréquentation du théâtre de Shakespeare tout comme plusieurs voyages effectués aux landes du Yorkshire ou aux lointaines Hébrides, ces îles écossaises du grand large, inspirent ces textes de méditation et de respiration maritime. D’emblée, le poème partage un espace métaphorique commun avec le monde insulaire. Un poème est une île, un recueil de poèmes configure un archipel. Passer d’une île l’autre, d’un poème l’autre, peut se faire dans le désordre, d’avant en arrière, au gré du vent des pages. C’est liberté totale pour le lecteur qui ici, à sa guise, forge sa propre continuité de lecture sans être soumis, comme dans la prose, à une contrainte d’enchaînement. D’ailleurs, à la fin comme au commencement, poésie est liberté. (Le Castor Astral)

Pour un petit Français ayant grandi en zone occupée lors de la deuxième Guerre Mondiale, l’anglais fut la langue libératrice par excellence. À présent qu’elle est devenue vecteur mondial des échanges commerciaux, sa présence est souvent vécue comme aliénante. D’où la nécessité de mettre en lumière sa puissance poétique propre. Dans ce livre d’entretiens, le poète Jacques Darras, traducteur de l’anglais (Shakespeare, Whitman, Lowry, Blake, Coleridge etc .), confie à son ami new yorkais Richard Sieburth, traducteur du français (Labbé, Scève, Baudelaire, Guillevic etc.) comment il s’est formé et transformé au contact des poésies britannique et américaine. Récit franc, vivant, agrémenté par l’humour, ce résumé d’une vie entière nous aide à mesurer l’écart séparant deux cultures, deux traditions. Comment lire Shakespeare aujourd’hui? Confrontant deux versions des Sonnets, proposées par lui à des époques différentes, Jacques Darras invite simultanément les figures célèbres de Macbeth, Lear, Hamlet, Shylock etc. à se réincarner dans le monde contemporain. Les rencontres ont lieu entre Douvres et les Hébrides écossaises, cependant que, du Vè siècle à nos jours, le temps prête sa profondeur au décor. À mesure que le voyage avance, Jacques Darras dialogue avec d’autres figures de la poésie et la pensée, Basil Bunting, Hugh MacDiarmid, Geoffrey Mackay Brown, Jean Scot Érigène ou Saint Augustin. Ce nouveau volume d’aventures de La Maye, le troisième, propose au lecteur une navigation d’île en île, de poème en poème, esprit et sens en éveil pour le proche, le lointain et l’au-delà.

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Réécoutez… Poésie et ainsi de suite, sur France Culture

Réécoutez… Poésie et ainsi de suite, sur France Culture

La poésie médiévale du Nord, un modèle politique ?

Manou Farine s’est entretenue avec le poète et médiéviste Jacques Darras et la germaniste Danielle Buschinger pour une émission entièrement consacrée à la poésie médiévale en France et en Allemagne.

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Retrouvez la première conférence « Tout picard que j’étais… »

Retrouvez la première conférence « Tout picard que j’étais… »

…avant de participer à la deuxième, le 20 novembre prochain à la Comédie de Picardie à Amiens

Conférence Tout Picard que j\’étais

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Découvrez le webdocumentaire « Ancrages – passage »

Découvrez le webdocumentaire « Ancrages – passage »

Venez nombreux le mardi 9 mai prochain à 16h à Amiens pour la présentation publique du webdocumentaire « Ancrages – Passages » à laquelle je participerai

Découvrez le documentaire en suivant ce lien :
http://canalnord.org/ancrages-passages/

Quel rapport les écrivains entretiennent-ils au paysage picard ? Comment une œuvre littéraire réinvente-t-elle la géographie d’un territoire ? C’est l’enquête que des chercheurs du CERCLL (Université de Picardie Jules Verne) ont menée en collaboration avec des spécialistes de divers horizons à travers ce webdocumentaire en réponse à l’appel « Production et partage des savoirs picards » lancé par le Conseil Régional fin 2015. C’était l’occasion de rendre compte de la richesse culturelle de la région, de la diversité de ses paysages et de leur appropriation littéraire. Cités médiévale et ouvrière, façades maritimes, champs de bataille… : autant d’espaces revisités par des écrivains, poètes ou romanciers, qui ont chacun développé des attaches singulières, passionnées, à la Picardie, terre d’ancrage ou de passage, aux frontières toujours mouvantes. Ce webdocumentaire propose deux voies d’exploration – les noms de lieux sur la carte régionale, les noms des écrivains – pour suivre ces différentes façons de s’inscrire dans le paysage picard.

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Parution …

Parution …

L’indiscipline de l’eau

Mes très chers amis, permettez-moi de vous annoncer la parution dans la collection Poésie/Gallimard, n°508, de mon anthologie « L’indiscipline de l’eau ». Ce livre nouveau réunit, dans un ordre singulier, une sélection personnelle des poèmes que je considère avoir passé l’épreuve de l’oralité. Le livre sera présent dans toutes les bonnes librairies françaises dès ce jeudi 7 janvier, au prix de 7 euros 90. Merci à vous de lui faire bon accueil et d’accepter, ce faisant, tous mes vœux pour 2016.

Jacques Darras
En savoir plus sur le site de Gallimard

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La Bibliothèque d’Abbeville inaugure la nouvelle médiathèque Jacques Darras

La Bibliothèque d’Abbeville inaugure la nouvelle médiathèque Jacques Darras

La médiathèque Jacques Darras (ancienne bibliothèque annexe) située dans la galerie marchande d’Hyper U a été inaugurée le 12 octobre dernier par le maire Nicolas Dumont en compagnie du poète picard.

La Bibliothèque d’Abbeville inaugure la nouvelle médiathèque Jacques Darras

Source : CR2L

Lundi soir à Abbeville se tenait l’inauguration de la Médiathèque Jacques Darras située dans la galerie marchande du Centre Commercial Hyper U.

En compagnie de Nicolas Dumont, maire d’Abbeville, Hélène Hochart, directrice des bibliothèques d’Abbeville accompagnée de toute son équipe de bibliothécaires, Jacques Darras, poète, traducteur et essayiste natif de Picardie, a inauguré cette nouvelle bibliothèque qui remplace désormais l’ancienne annexe.

Située dans le Centre Commercial depuis 1985, l’ancienne bibliothèque annexe avait d’ores et déjà conquis son public avec plus de 1000 usagers, leur offrant accès un accès aux collections, des lectures et des rencontres régulières.

Cependant, les locaux devenus vétustes devaient être réhabilités et l’espace repensé en regard des nouvelles pratiques des usagers.
Après plusieurs mois de travaux, la nouvelle médiathèque propose aujourd’hui des espaces conviviaux, agréables et lumineux pour petits et grands.

Idéalement située à l’entrée du centre commercial, la médiathèque Jacques Darras s’inscrit dans une démarche d’accès à la culture du plus grand nombre et en proximité des publics. Gratuite pour tous, l’inscription donne le droit à l’emprunt de plus de 15 000 documents adultes, CD, DVD, revues, livres.

Les publics jeunes et adolescents n’ont pas été oubliés, des espaces confortables leur sont dédiés et des installations informatiques permettent l’accès à internet et au wifi gratuit faisant face à la diversification des usages des publics. Véritable enjeu d’une bibliothèque du XXIe, l’accès aux ressources numériques ne doit pas pour autant prendre le pas sur le catalogue et les collections, elle doit rester ce lieu de diffusion de la connaissance et du savoir, attractif et accessible à tous.
Dans cette perspective, un espace dédié à Jacques Darras et à la poésie contemporaine a été imaginé offrant aux usagers une porte d’entrée pour découvrir ce genre contemporain méconnu.

C’est bien là toute la réussite de la Médiathèque Jacques Darras d’Abbeville qui réussit le pari de rendre une bibliothèque attractive tout en proposant un programme éditorial exigeant.

Félicitations à toute l’équipe de la bibliothèque qui peut reprendre possession des lieux.

La médiathèque Jacques Darras inaugurée

Source : le journal d’Abbeville


L’ancienne bibliothèque annexe dans la galerie marchande d’Hyper U est devenue la médiathèque Jacques Darras inaugurée hier soir.

La médiathèque Jacques Darras (ancienne bibliothèque annexe) située dans la galerie marchande d’Hyper U a été inaugurée hier soir par le maire Nicolas Dumont en compagnie du poète picard.“Notre volonté reste de permettre à tous les Abbevillois d’avoir accès à la culture quelque soit l’endroit où ils demeurent. Et cette médiathèque a ce rôle de lieu de culture de proximité” a fait savoir le maire abbevillois.Jacques Darras, lors de son discours-poème en présence d’un public nombreux, a remercié la municipalité pour cet hommage en affirmant : “Né en 1939, j’ai comme premier souvenirs d’Abbeville ces images de maisons éventrées… Pour moi, Abbeville est construite sur l’eau, un élément auquel je suis très attaché. Je suis Picard certes mais Picard maritime. Vous m’avez choisi comme figure de proue, merci. J’entends participer à vos côtés à la manœuvre”.15 000 documents sont empruntables dans ce lieu : livres pour enfants, adultes, ados, CD, DVD, revues; livres. La médiathèque donne gratuitement accès au wifi et à la consultation d’internet sur poste fixe.
yanndefacque
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Nouvelles parutions …

Nouvelles parutions …

Dernières parutions :

Blaise Pascal et moi dans la voie lactée

(Le Castor Astral, collection « Les passeurs d’Inuits », 2015)

Ces poèmes jazzés pour la voix inaugurent une nouvelle séquence intitulée « Oiseuses », sur le modèle des divagations rêveuses inventées par Philippe de Beaumanoir au XIIIème siècle. Ce sont des réflexions rapides, notations ou réactions du poète à l’actualité du monde. Ironiques ou graves, elles empruntes la voie d’un rythme dansé, chanté et syncopé.

Lire l’article publié sur Sitaudis « Jacques Darras, l’arpenteur du Nord » par Rony Demaeseneer

Découvrez la note de lecture d’Isabelle Lévesque sur Poezibao

Lire l’article du blog des Découvreurs

La Transfiguration d’Anvers

(Arfuyen, 2015)

Maintenons-nous au nord. Là où la pensée philosophique moderne semble avoir trouvé son climat – clarté et résonance – mieux qu’ailleurs. Dans la proximité des polisseurs de lentilles, avec Spinoza à La Haye. Dans la montée vers le discernement des lumières avec Leibniz à Hanovre, Kant à Königsberg. Je ne monte, quant à moi, pas plus haut qu’Anvers. J’y suis à l’hiver de 2005, gardant présente au souvenir cette nuit du 31 décembre, dite Sainte-Sylvestre, où la neige vient de s’abattre sur la ville de l’Escaut. Une épaisse floconnerie moulue par toutes les meules du Nord croule sur nos épaules, nos cheveux, nos paupières.

 

Lire l’article publié sur Sitaudis « Jacques Darras, l’arpenteur du Nord » par Rony Demaeseneer

Lire l’entretien publié sur Poézibao à propos de La Transfiguration d’Anvers

Lire l’article sur le blog de Jean-Paul Louis sur le poète Pierre-Jean Jouve

Lire l’article « Jacques Darras et le poème, ce « bon conducteur de réel » par Patrice Beray sur le blog Médiapart

 

 

Brueghel, les yeux ouverts

(Créaphis Edition, collection la Rouge, 2015)

 
Le premier, Brueghel a su distendre et différencier les temps à même l’espace, le premier à nous mettre en garde contre la naturalisation mécanique de l’homme en flux, le premier à nous avertir des foules militaires meurtrières. Comment lutter contre l’indifférence vis-à-vis de l’autre, s’interroge-t-il, et en même temps rejoindre la grande collectivité que nous formons sans nous dénaturer ni nous désintégrer. L’homme juste, l’équilibre, voilà le travail d’humaniste auquel le peintre s’applique dans une folle course à la création qui durera dix ans, entre Anvers et Bruxelles. Cela demande, au-delà de la fascination que nous avons pour ses tableaux, ses toiles, la nuances de ses chromatismes, une constante et lente médiation. Penser avex Brueghel, c’est passer par toutes les saisons de la réalité. Circulairement. Révolutionnairement.
 

Lire l’article publié sur Sitaudis « Jacques Darras, l’arpenteur du Nord » par Rony Demaeseneer

Parus dans la nouvelle collection « Les Passeurs d’Inuits », 

éditions Castor Astral

Eavan Boland

Une femme sans pays

traduit de l’anglais par Martine De Clercq

(Le Castor Astral, collection « Les Passeurs d’Inuits », 2015)

Prendre la parole dans un pays comme l’Irlande, retrouver sa place dans une tradition poétique majoritairement masculine n’allait pas de soi. C’est ce parcours passionné et paradoxal que retrace ce choix de poèmes publiés entre 1974 et 2014.

La rencontre de la poésie de Sylvia Plath ainsi que son suicide en 1963 montrent très tôt à Eavan Boland la nécessité de sortir de l’impasse de la dichotomie entre la femme et le poète. Se délivrant du carcan classique, elle laisse éclater sa révolte en tirades surréalistes abordant les sujets féminins réprimés, exaltant la maternité. La fréquentation des féministes américaines lui permet d’élargir et de libérer son registre. Iconoclaste, elle s’en prend aux images de la nation irlandaise et démythifie, démystifie le féminin afin de « sortir du mythe pour entrer dans l’histoire ». La quête d’identité de la nation et celle de la femme se rejoignent. La poésie d’Eavan Boland est à la fois irlandais et universelle puisque, comme l’indique le titre du livre inspiré d’une citation de Virginia Wool, une femme est par définition « sans pays ».

Ulrike Draesner

Reste d’hirondelle

traduit de l’allemand par Jean Portante

(Le Castor Astral, collection « Les passeurs d’Inuits », 2015)

Ulrike Draesner dramatise la langue allemande. En la distordant, la pliant et la dépliant. En la battant comme on bat un fer chaud, en lui faisant vomir les entrailles, saigner les plaies, lui mettant le couteau sous la gorge, le scalpel sur la peau. Mais aussi en la caressant, dans et contre le sens du poil. Parfois affleure le dialectal, le bavarois, qui donne le mot que l’allemand ne possède pas. Il y a en même temps entrelacs : les mots de la science, de la médecine, de la biothechnologie aussi, sont décortiqués avant d’être mis au contact avec ceux du corps. L’être retrouve ainsi son unité que la perception du quotidien a tendance à lui dérober. S’y ajoute le détour par l’enfance, avec le babil qui, parce qu’il est le royaume des lettres manquantes, nous réapprend à lire les mots comme si nous les percevions pour la première fois.

 

 

 

 

 

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