IN’HUI/ LE CRI

IN’HUI/ LE CRI (à Paris et Bruxelles partir de 1992)

1. POÉSIE, ESSAIS.

GASTON COMPÈRE. Lieux de l’extase. Poème. 149 pages. 1993. 18 euros.

« Il est une ombre en toi à qui manque l’amour/ une ombre lasse qui se/ défait et renonce Le Lait s’aigrit Le moût/ râpe le foudre poisseux »

MANOLIS ANAGNOSTAKIS. Les Poèmes (1941-1971). Choix du poète. Édition bilingue.Traduction du grec moderne et Préface de Xavier Bordes. Collaboration et postface Démosthènes Davvetas. 1994. 18 euros.

Né en 1925 à Salonique, Manolis Anagnostakis appartient à la génération ayant suivi celle de Séféris, Elytis, Ritsos etc…La caractéristique de cette génération est décrite ainsi « L’écrivain grec contemporain comme l’écrivain espagnol né dans le franquisme est, à l’image de son peuple, un homme dont la mémoire saigne et qui a mal à la Grèce » (Denis Kohler).

MARINA TSVÉTAEVA. Le Poème de l’air. Préface de Jacques Darras. Traduction deVéronique Lossky et Jacques Darras. Postface de Véronique Lossky. 1994. 18 euros.

La traversée de l’Atlantique sans escale par Lindbergh en 1927 a beaucoup impressionné Marina Tsvetaeva et a servi de prétexte à la composition de ce poème-description d’un « voyage élémental ». « Défi exceptionnel à la poésie, tout à coup, défi à l’habitante des nuages depuis les emménagements domestiques parnassiens de l’Antiquité. Longtemps le ciel chrétien comme le ciel grec s’étaient gagnés dans le sens de l’ascension ».

VÉRONIQUE LOSSKY. Chants de femmes. Anna Akhmatova et Marina Tsvétaeva. Biographie parallèle. 1994. 20 euros.

« Dès leur apparition au vingtième siècle leurs rôles se sont partagés : Akhmatova est apparue aussitôt comme la Sapho moderne, la muse de Petersbourg-Petrograd, Anna-la-bouche-d’or-de-toute-les-Russies ; Tsvetaeva étant alors la jeune frondeuse moscovite au rythmes impétueux et au verbe sans loi, inclassable, malgré les écoles qui se multipliaient au gré de manifestes poétiques de toute tendance, et demeurant en marge de toutes. » (Véronique Lossky)

PETR KRÀL. Le droit au gris. Poème. 75 pages. 1994. 15 euros.

« On exécute dès l’aube/ Pourtant encore en fin d’après-midi/ la machine à écrire grelotte dans l’usine en ruine/ pour le passant égaré changé en témoin le temps d’un frisson ».

WALLACE STEVENS. L’Aurore boréale. Poème. Édition bilingue. Préface Jacques Darras. Traduction et postface Anne Luyat. 1995. 20 euros.

Né à Reading Pennsylvanie, le 2 Octobre 1879, mort à Oxford, Connecticut le 2 Août 1955, Wallace Stevens est l’un des pionniers de la poésie américaine moderne. « Le monde est une instance de banquise. D’ailleurs tout est blanc, le blanc est la couleur de la neige universelle qui fleurit dans le sens giratoire de la planète. Fallait-il cette glaciation pour sortir de l’étouffante serre romantique Europe ? C’est une hygiène, Stevens. Une assurance prise contre l’emphase particulière des forêts » (J.Darras).

JACQUES DARRAS. William Shakespeare sur la falaise de Douvres. Poème. 133 Pages. 1995. 15 euros.

« La sauvagerie nous touche à proportion qu’elle nous fuit./ Lorsque j’eus refermé la lisière d’enfance dans mon dos/Et que deux tourterelles eurent emporté la clé de l’école/Les années filèrent leur sable en une seule grande plage./ »

XAVIER BORDES. Je parle d’un pays inconnu. Poème. 109 pages. 1995. 15 euros.

« De mes cahiers d’écolier, je les veux enlever, les/ jours vécus près des fenêtres tristes, à gribouil-/ler des masques incertains en songeant au prin-/temps. »

CLAUDE ADELEN. Le nom propre de l’amour. Poème. 110 pages. 1995. 15 euros.

« Toute la vie on marche dans ses pas avec/ ce saisissement du temps qui passe sans souffrance/ avec l’âge sorti de l’amour les mains vides/mais tel visage pour toujours aura laissé/son reflet lointain sur les choses son parfum ».

MARC ROMBAUT. Miroir de l’Autre. Poème. 50 pages. 1995. 15 euros.

« Ton corps voilé de nuit/ chancelle/ forme la béance/ d’un appel désaccordé au temps ».

ROSE-MARIE FRANçOIS. Carte d’embarquement. Poème avec une postface de Christine Pagnoulle. 134 pages. 1996. 15 euros.

« Le gel a retardé les feuilles/ et le mistral/ s’use à user leur patience ».

JAIME SILES. Musique d’eau & Columnae .Poèmes. Édition bilingue. Traduction, préface et postface de Françoise Morcillo. 1996. 18 euros.

Né à Valence en 1951, Jaime Siles est professeur de Philologie latine aux Universités de Saint-Gall (Suisse) et Valence (Espagne). Poète essentiel de la génération 70-80 il est aussi l’auteur d’essais philosophiques. Son oeuvre (1969-1990) a été rassemblée aux éditions Visor à Madrid. Il dit lui-même « Je crois que la vie nécessite un éclat, une lueur de connaissance qui sauve les isntants. Et voilà ce qu’est le poème : un salut. En lui je place toute ma connaissance. Je fais une écriture de l’intelligence mais en frémissant. »

JACQUES DARRAS. Van Eyck et les rivières ( dont la Maye). Roman-poème. 438 pages. 1996. 28 euros.

« Voici un roman qui nous emporte de la source à la mer. On y voyage à travers la Bourgogne de jadis, au fil de la Meuse jusqu’à l’Escaut, de la France à la Suisse, à l’Allemagne, la Belgique et aux Pays-Bas. Car l’auteur nous emmène sur les traces de l’Agneau Mystique de Jan van Eyck, vers le point central d’une prairie inaccessible ». Jacques Darras, né en 1939 dans la Somme, est poète, essayiste et traducteur de Walt Whitman, Ezra Pound et Malcolm Lowry.

C.K WILLIAMS. Gratitude. Poèmes. Édition bilingue. Traduction de Claire Malroux. Préface de Jacques Darras. 196 pages. 1996. 15 euros.

Né à Newark, New Jersey, dans une famille juive d’origine russo-polonaise, C.K Williams vit depuis 1986 à Paris tout en enseignant à l’Université de Princeton. « Jamais un poète américain n’avait à ma connaissance cassé à ce point le lien ombilical l’unissant à la terre d’outre-Atlantique. Jamais un poète américain n’avait fait attention à ce degré à la douleur des autres, à la souffrance humaine. C’est quelquefois insupportable. Comme la douleur huma ine justement » (Jacques Darras)

BERTRAND SAINT-SERNIN. Entretien nocturne. Sur la théorie des Jeux, la poésie et le « nihilisme » chrétien. Essai. 1997. 20 euros.

« Une nuit, donc, Godwin, tout de go, me déclara ceci :
— -La théorie des jeunx édifie un espace de célébration. Comme j’avais l’air étonné, il précisa :
— -Avez-vous entendu des moines chanter en grégorien ? Il y a dans l’église un point à partir duquel la voix se déploie, se divise et se fond, occupant l’espace qui en fait pour ainsi dire l’analyse et en dévoile les résonances cachées » (Bertrans Saint-Sernin).

DOMINIQUE GOY-BLANQUET. William Shakespeare et l’Invention de l’histoire. Guide commenté du théâtre de Shakespeare. 453 pages, 1997. 25 euros.

Des théâtres publics aux théâtres privés, du Globe au Swan, des University Wits aux étudiants en droit, des Puritains aux poètes dramatiques contemporains de Shakespeare, ce dictionnaire raisonné dresse un tableau précis, vivant et exhaustif du théâtre élisabéthain. Un guide précieux pour les étudiants anglicistes.

JACQUES DARRAS. Gracchus Babeuf et Jean Calvin font rentrer la poésie avec l’histoire dans la ville de Noyon. Poème manifeste d’application restreinte. 61 pages. 1999. 15 euros.

« Imaginons demain des architectes historiens intervenant dans les villes à la mémoire désassemblée. Non pas des architectes de monuments historiques habilités à constater la dégradation des façades, les maladies de la pierre, l’impact des fumées automobiles sur le nez des Vierges à l’Enfant, mais des hommes d’imagination, plus visionnaires que conservateurs ».

JEANNE D’ARC EN GARDE À VUE. Essais rassemblés et présentés par Dominique Goy-Blanquet. Avec Robin Blaetz, Jacques Darras, Dominique Goy-Blanquet, nadia Margolis, Françoise Michaud-Fréjaville. 176 pages, 1999 20 euros.

« Mise en examen de Jeanne d’Arc, sainte diabolique suspecte de jouer double jeu à force d’être toujours prise entre deux feux, tiraillée entre deux camps rivaux ou confrères ennemis…Spécialistes et critiques font ici échange de vues pour prononcer d’un commun accord la mise en examen de l’histoire par la littérature, des sciences par les arts ».

JACQUES DARRAS. L’Embouchure de la Maye dans les vagues de la Manche. Poème avec des traductions des sonnets de Shakespeare, des poèmes de Basil Bunting, Hugh MacDiarmid et George MackayBrown. 19 pages. 2000. 20 euros.

« Ce livre est une navigation. Une navigation vers le Nord, vers les îles, vers le bout des terres. Le poème traverse la Manche, aborde les falaises anglaises, joue avec Shakespeare, Bunting, MacDiarmid, Mackay Brown, comme s’ils étaient eux-mêmes posés sur la mer, encerclés par la mer. Un moment, l’espace rencontre le temps. On débarque sur une terre nommée Paradis. »

JACQUES DARRAS. Progressive transformation du paysage français par la poésie II. Divagations, réflexions, lectures (Scot Érigène, Baudelaire, Poe, Rilke, Tsvetaeva, Aragon, Dadelsen, Ginsberg, Miron, Zumthor). 157 pages. 2000. 17 euros.

« La poésie change de support, de véhicule. Tous les poètes ne s’en aperçoivent pas. ils continuent comme avant. Même lkes « modernistes » font comme avant. On ne construit pas sur des ruptures. Il faut apprécier les nouvelles vitesses de rapprochement ou d’éloignement… Ce livre tente de penser l’Europe contre les traditions nationales, l’immédiateté technologique au regard de l’infinité du temps, le rythme de l’épopée en comparaison des accès lyriques, les urgences de la voix devant le mutisme du papier ».